Cabinet de sexologie Haguenau

Interview en’Vie,
la magazine
de Bischwiller

Comment aborder les questions de sexualité, particulièrement auprès des jeunes de 17 à 25 ans ? Réponses concrètes et pratiques avec Anne-Marie Ebel, infirmière sexologue et membre du centre pluridisciplinaire « Bulle de Soins ».

en’Vie : Pouvez-vous vous présenter ?

Anne-Marie Ebel : J’ai travaillé en oncologie en libéral et en hémodialyse. En 2017, j’ai suivi le cursus du diplôme inter universitaire en Étude de la Sexualité Humaine en trois ans que j’ai complété par deux années de formation en Sexocorporel à Paris. Il s’agit d’un outil de traitement qui a fait ses preuves dans le domaine des difficultés sexuelles. J’exerce en activité libérale depuis 2021 à Bischwiller

 
en’Vie : Vous avez intégré « Bulle de Soins », dès sa création en avril 2025.
Pouvez-vous nous en définir la mission ?

A.M. E. : Né de l’initiativedu docteur Anne Heinrichet d’une équipe de professionnellesde santé, « Bullede Soins » est un centre pluridisciplinairequi propose une priseen charge globale des patients.Nous sommes une quinzainede praticiens au total. J’ai rejointla structure parce que pourcertaines problématiques, rienne vaut un travail en réseau.J’accompagne autant les femmesque les hommes, les jeunes et lesmoins jeunes, qui rencontrentdes difficultés dans le domainede la sexualité… Certains patientsme sont adressés par les autrespraticiens du centre, d’autres non.Il n’y a aucune obligation dansleur choix, mais c’est un avantagecertain pour eux d’avoir accèsau sein de la même structureà tous ces praticiens qui ont desactivités complémentaires.

 

LA SEXUALITÉ EST UN SUJET MOINS TABOU

 
en’Vie : La question de la sexualité et de ses difficultés est au coeur des débats sociétaux du moment. Comment l’analysez-vous ?

A.-M. E. : La sexualité est un sujet moins tabou aujourd’hui. Les gens consultent donc plus facilement en cas de difficulté. Je constate cependant beaucoup de difficultés chez les jeunes de 17 à 25 ans, qui présentent certaines problématiques qui peuvent être liées à une éducation délétère, faite essentiellement par la pornographie. Certains jeunes développent une vraie addiction à ces sites rendant la confrontation avec la réalité difficile.

 
en’Vie : Justement, que faites-vous pour les jeunes ?

A.-M. E. : Avec « Bulle de Soins »,je travaille en coopération avecd’autres praticiens sur la miseen place d’ateliers spécialementadressés à ce public sur différentesthématiques de préventionles concernant : premiers rapportssexuels, jeunes couples et grossesse,infections sexuellementtransmissibles (IST), orientationde genre, nudes, harcèlement,législation… J’aimerais aussiproposer des cafés des parentspour aborder la sexualité desjeunes, et rappeler qu’en parler,ce n’est pas inciter, mais préveniret accompagner. Par ailleurs,l’association organisera aussi desateliers sur beaucoup d’autresthèmes comme la nutrition,le handicap…

 
en’Vie : Quelle forme cela prendra-t-il ?

A.-M. E. : Le démarrage des ateliers est prévu pour la rentrée prochaine. Les ateliers se dérouleront dans les locaux de « Bulle de Soins », rue du Lycée. Il s’agira de rencontres conviviales d’1h30 environ. Nous aborderons la thématique du jour avant de laisser la place à la discussion. Il y aura sans doute des ateliers pour les filles, d’autres pour les garçons, et d’autres qui seront mixtes. Il n’a jamais été aussi urgent d’accompagner les jeunes dans leur sexualité.